Le Trouble Neurocognitif Léger (TNL)
Le Trouble Neurocognitif Léger (TNL), connu en anglais sous le nom de Mild Cognitive Impairment (MCI), est une condition qui intrigue de nombreux professionnels de la santé et inquiète les patients.
Par ailleurs, avant de poursuivre cet article, il ne faut pas confondre le TNL avec les termes (à proscrire de préférence) de “Démence” ou “Démence Sénile”. En effet, chez Eve, comme le conseille France Alzheimer, nous n’utilisons pas ces termes vagues et désuets à la connotation négative.
La démence caractérise un état clinique qui correspond à un Trouble Neurocognitif Majeur (TNM, et terme à privilégier). Il peut s’agir d’un stade de la maladie d’Alzheimer, mais un stade plus avancé que le TNL, objet de cet article. A noter, certains malades d’Alzheimer n’atteindront jamais cet état clinique de “Démence”.
Revenons-en à notre sujet, le Trouble Neurocognitif Léger (TNL). Situé à mi-chemin entre le vieillissement cognitif normal et des troubles plus graves comme un début de la maladie d’Alzheimer, le TNL peut représenter une première alerte.
Qu'est-ce que le Trouble Neurocognitif Léger (TNL) ?
Le TNL est un trouble neurologique qui affecte l'une ou plusieurs fonctions cognitives comme la mémoire, le langage, l'attention ou les capacités de raisonnement. Contrairement à la démence, ces altérations sont ici suffisamment légères pour permettre aux individus de maintenir une relative autonomie dans leur vie quotidienne.
On distingue principalement deux types de TNL :
Amnésique : Prédominance des troubles de la mémoire.
Non amnésique : Affecte d'autres fonctions cognitives, telles que le langage ou la coordination visuo-spatiale.
Environ 10 % à 20 % des personnes de plus de 65 ans présentent un TNL, ce qui en fait une condition relativement courante dans la population vieillissante.
Les causes possibles du TNL
Le TNL peut avoir des causes multiples, souvent liées à des changements normaux du vieillissement ou à des conditions médicales sous-jacentes. Voici quelques exemples :
Changements liés au vieillissement :
Ralentissement du traitement de l'information.
Légères pertes de mémoire associées à l'âge.
Facteurs neurologiques :
Maladies neurodégénératives (ex. : maladie d'Alzheimer, Parkinson).
Accumulation de plaques amyloïdes ou de protéines tau, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer notamment.
Conditions médicales :
Problèmes cardiovasculaires (AVC, hypertension).
Diabète mal contrôlé.
Troubles du sommeil (insomnies régulières, apnée du sommeil).
Facteurs psychologiques et environnementaux :
Stress chronique.
Dépression ou anxiété.
Manque de stimulation cognitive ou sociale.
Les principaux symptômes
Les personnes atteintes de TNL peuvent présenter des symptômes variés, mais les plus courants incluent :
Troubles de la mémoire : Difficulté à se souvenir d'événements récents ou à retrouver des mots.
Déficits cognitifs : Problèmes de planification, de prise de décision ou d'organisation.
Désorientation légère : Difficulté à se repérer dans le temps ou l'espace.
Changements de personnalité : Irritabilité, apathie ou anxiété accrue.
Ces symptômes, bien qu'embêtants, n'interfèrent pas significativement avec les tâches quotidiennes comme dans le cas de la démence.
Diagnostic du TNL
Diagnostiquer un TNL peut être délicat, car les symptômes peuvent ressembler à ceux du vieillissement normal. Les médecins utilisent plusieurs outils :
Entretien clinique : Évaluation des symptômes et antécédents médicaux.
Tests neuropsychologiques : Mesure des fonctions cognitives (mémoire, attention, langage).
Imagerie médicale : IRM ou PET scan pour identifier d'éventuels changements structurels dans le cerveau.
Biomarqueurs : Analyse du liquide céphalorachidien pour détecter des signes précoces de maladie d'Alzheimer.
Un diagnostic précoce est crucial pour surveiller étroitement l'évolution de la condition.
Prise en charge et stratégies de gestion
Bien qu'il n'existe pas de traitement spécifique pour le TNL, plusieurs approches sont à privilégier pour améliorer la qualité de vie et ralentir la progression des symptômes :
Stimulation cognitive : Participer à des activités mentales stimulantes comme les jeux de mémoire, les jeux de sociétés ou la lecture. Maintenir des liens sociaux actifs pour éviter l'isolement, discuter et débattre, en particulier. L’important étant de stimuler également les facultés d’expression. Dans le cadre d’un parcours de soin personnalisé (en France au moins), des séances chez l’orthophoniste peuvent être prescrites, les résultats sont souvent très positifs d’après les retours de proches que nous avons pu recevoir.
Activité physique : L'exercice régulier peut améliorer la circulation sanguine cérébrale. Les activités physiques doivent être adaptées à la condition physique de la personne.
Alimentation équilibrée : Un régime équilibré et riche en antioxydants (ex. : fruits, légumes, poissons gras) favorise la santé cognitive.
Gestion du stress : Techniques de relaxation comme la méditation ou la respiration profonde.
TNL et évolution vers la démence un Trouble Neurocognitif Majeur (TNM)
Il est important de noter que toutes les personnes atteintes de TNL ne développent pas un Trouble Neurocognitif Majeur (TNM). Environ 10 % à 15 % des cas progressent vers des troubles plus graves chaque année. Cependant, pour beaucoup, les symptômes restent stables ou même s'améliorent avec une prise en charge assez précoce et adaptée.
Conclusion
Le Trouble Neurocognitif Léger est une condition complexe qui mérite une attention particulière, tant pour son impact potentiel sur la vie quotidienne que pour son lien possible avec des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Un diagnostic précoce et une gestion proactive peuvent faire une différence significative pour les personnes concernées. Si vous ou un proche présentez des signes de TNL, consultez un professionnel de santé pour une évaluation complète.
Chez Eve, nous souhaitons justement accompagner les personnes atteintes de ce trouble ou suspectant en être atteinte. Notre projet participe à lutter contre la progression de ces symptômes en mobilisant chaque jour les capacités cognitives de l’utilisateur tout en l’accompagnant dans sa vie quotidienne afin de lui permettre de conserver un maximum d’autonomie et ainsi également soulager ses proches aidants.